préSENTATION
Entre science et terrain : individualiser la performance
Dans un monde où la science prend une place grandissante, il est tentant de considérer un résultat scientifique comme une vérité absolue, sans toujours le confronter à la réalité du terrain. Pourtant, une tendance moyenne observée sur un groupe d’individus ne reflète pas nécessairement la complexité de chaque athlète. Ce qui fonctionne en moyenne ne fonctionne pas pour tous. Cela est vrai dans de nombreux domaines : effets de la caféine, réponse à l’altitude, distribution de l’intensité, définition des seuils en pourcentage de VMA, chaussures carbone…
La performance est avant tout individuelle, et ce qui fonctionne en laboratoire ne s’applique pas toujours directement sur le terrain. Ce blog a pour vocation de faire le lien entre théorie et pratique, en mettant l’accent sur les différences interindividuelles souvent négligées. Chaque article sera structuré en deux parties :
- En théorie : une analyse approfondie des dernières recherches scientifiques pour comprendre les principes fondamentaux.
- En pratique : des retours concrets sur l’application réelle de ces connaissances, avec des outils et des méthodes pour individualiser et adapter à chaque athlète.
Parce qu’au-delà des données, c’est sur le terrain que se joue la véritable performance.
Données scientifiques : entre éclairage précieux et oubli des fondamentaux
La science progresse, et avec elle, les méthodes d’étude et d’analyse. L’arrivée de capteurs plus précis, capables de mesurer de nouvelles variables, ouvre la voie à une compréhension plus fine des mécanismes physiologiques et de la performance. De nouvelles méthodologies permettent d’affiner les résultats et de mieux prendre en compte les différences individuelles.
Toutefois, ces nouvelles données, comme toute donnée, ont leurs limites. Il est essentiel de les comprendre pour éviter de tomber dans les effets de mode et de baser des choix de planification sur une analyse mal interprétée. De plus, bien que souvent onéreuses, elles permettent généralement d’affiner l’existant plutôt que de contredire les informations issues d’outils simples et éprouvés (à condition qu’ils soient correctement utilisés).
Aujourd’hui, malgré des centaines de publications sur le sujet de la récupération, on sait que le sommeil, l’hydratation et l’alimentation représentent 95 % de son efficacité. Si ces trois piliers ne sont pas respectés, inutile d’investir dans un pistolet de massage. Avec la vulgarisation croissante des sciences du sport, il est facile de consacrer du temps et de l’argent à des gains marginaux (pistolet de massage) au détriment de leviers fondamentaux (sommeil, hydratation, alimentation).
La science évoluant rapidement, ces articles seront probablement amenés à être mis à jour. L’objectif n’est pas de livrer une vérité absolue, mais plutôt d’apporter des éléments de réponse au regard des connaissances actuelles et des observations de terrain. Certaines questions soulevées trouveront peut-être des réponses dans les mois ou années à venir.
Vers une approche holistique : considérer les facteurs de performances comme un continuum
La performance ne repose pas sur un seul facteur isolé, mais sur l’interaction entre plusieurs composantes : physiologie, psychologie, biomécanique… Chaque adaptation suit sa propre dynamique et influence les autres. Une séance axée sur la VO2max peut améliorer le premier seuil, tout comme un travail en basse intensité peut avoir un impact sur la VO2max. De même, deux séances différentes peuvent générer un stress similaire et conduire à des progrès comparables, mais leur effet dépendra du profil et des besoins spécifiques de l’athlète.
L’énergie que l’on peut consacrer à l’entraînement est limitée. L’individu et son objectif agissent comme un filtre pour répartir ces ressources sur les leviers de performance les plus pertinents. Tous les facteurs de la performance forment un continuum : aucun ne peut être isolé sans impacter les autres. Adopter cette vision globale permet d’optimiser la progression en fonction du profil, des objectifs et des contraintes propres à chaque athlète.
Ce blog a pour vocation de faire le lien entre ces différents domaines, en évitant une approche cloisonnée. L’objectif est d’apporter une vision holistique de l’entraînement et d’aider à mieux évaluer le retour sur investissement des différentes approches. Il ne s’agit pas simplement d’adopter une méthode populaire, mais de comprendre ce qui, dans l’ensemble du processus (volume à basse intensité, récupération, charge globale…), est réellement responsable de la progression.
